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Pour les minorités, la quête de l’amour est un chemin semé d’embûches

5 mars 2021

Au-delà des péripéties universelles liées à la recherche de lamour, les personnes issues des minorités doivent affronter discriminations, remise en question constante et doutes liés à une vision parfois très hétéronormée de lamour.

Bisexuel, Lesbienne, Gay, Asexuel, Transgenre… Pour les membres de la communauté LGBT+, la quête de l’amour peut être très compliquée. Dans une société construite sur la norme de l’hétérosexualité, trouver l’amour, le vrai, relève parfois du parcours du combattant. « Trouver quelquun est déjà tellement compliqué pour les personnes cisgenres (personnes dont le genre correspond à leur sexe de naissance) et hétérosexuelles, alors pour celles et ceux issus des minorités, en particulier les personnes transgenres, ça me semble parfois insurmontable », confie ainsi Malo, homme transgenre, dans une interview à découvrir en suivant ce lien.

À préciser également, qu’au-delà des minorités sexuelles et des orientations diverses, peut aussi se poser la question de l’adhésion -ou non- à un genre bien défini. Il est en effet possible de ne se sentir ni femme ni homme, ou au contraire, de se sentir à la fois femme et homme. C’est le cas par exemple pour certaines personnes intersexes ou pour les membres de la communauté queer. La théorie queer rejette ainsi la construction binaire homme-femme et affirme que l’identité de sexe est bien plus large, et ne peut pas se réduire à deux ou trois étiquettes. Elle signale que la réalité n’est ni fixe ni immuable mais diverse, riche et pleine de nuances.

L’acceptation de son identité

L’une des premières étapes, peut-être la plus compliquée est sans conteste de redéfinir sa vision des relations amoureuses et de se détacher des représentations très hétéronomées avec lesquelles on a grandi. « Quand j’étais petite, je ne voyais que des couples hétéros dans mes films ou séries préférés, explique Lola, 42 ans. Javais beau ressentir au fond de moi que jaimais aussi bien les filles que les garçons, javais rationalisé les choses en me disant quun couple, c’était un homme et une femme, que le reste, c’était des expériences pour se tester ou des amourettes sans importance, mais certainement pas de vraies histoires damour », confie celle qui fut en couple avec des hommes jusqu’à ses 29 ans, âge de son coming out. « Jai beaucoup fait souffrir mes différents copains de l’époque, jai été odieuse avec eux, parce que je sentais que je censurais une partie de moi, ma bisexualité. Du coup, ils étaient malheureux, j’étais malheureuse et par la suite, jai longtemps associé les relations de couple à des émotions très négatives, tout simplement parce que je navais pas encore accepté mon identité et compris que le couple n’était pas forcément hétéro », explique Lola qui a dit avoir retrouvé une vie amoureuse saine et épanouie après avoir suivi une thérapie lui ayant permis de mieux cerner ses attentes et désirs : « En parler, mettre des mots sur ce que lon ressent, cest la clé. Dailleurs cela vaut que lon soit gay, bi, trans, hétéro ou peu importe. »

Un frein aux relations

En plus de l’hétéronormativité, les minorités sexuelles peuvent aussi se heurter à des codes sociaux très ancrés et rarement questionnés, à l’image de la sexualité et de la place qu’elle tient dans un couple. Ainsi, Olga, 29 ans, asexuelle, personne qui ne ressent pas, ou très peu, d’attirance sexuelle, confie son désarroi : « Je nai jamais été en couple jusqu’à présent. Chaque fois que jai rencontré quelquun qui me plaisait, mon asexualité a freiné puis empêché toute forme dintimité », explique la jeune femme qui dit avoir constaté à quel point le sexe est intrinsèquement lié à toute forme de séduction. « Tout est pensé pour des gens qui veulent senvoyer en lair, toute la dynamique amoureuse, surtout de la rencontre entre célibataires. À la fin d’un date, on sattend à ce quil se passe quelque chose, on pense que lapothéose de la phase de drague, cest la première fois entre deux amants. Sauf que moi ça ne mintéresse pas, et dès que je lannonce à lhomme qui me plaît, cela brise instantanément lalchimie. » Olga a bien tenté de trouver l’amour sur des forums dédiés aux asexuels, mais elle confie n’avoir « craqué pour personne. Et puis je trouve ça triste d’être cantonné à quelques centaines de personnes alors quon est des milliards. Mais jimagine que cest le lot de bon nombre de minorités… »

En vase clos

En effet, pour les personnes se revendiquant d’une minorité sexuelle, la recherche du grand amour se fait souvent en vase clos, au sein de groupes militants, de bars ou d’applications dédiées. « Je trouve ça super quaujourdhui, on ne soit plus obligés de se retrouver dans des parcs douteux pour rencontrer dautres homosexuels, les bars gays et les applis ont vraiment changé la donne, mais je regrette le côté presque identitaire que cela prend, note Arnaud, 36 ans. Je suis très fier d’être gay, mais par exemple quand je suis invité à un dîner et quon massoit systématiquement à coté de lautre gay de la soirée en sous-entendant quil va forcément se passer un truc entre nous, je bondis. Je cherche un homme drôle, gentil, généreux, créatif. Et il se trouve quil faut aussi quil aime les hommes, mais ça, cest un détail, ce nest pas ce qui le définit. » 

Se faire aider

Pour rencontrer l’amour et vivre pleinement sa vie sentimentale, il peut être nécéssaire de se faire accompagner, notamment par un coach qui saura aider la personne à comprendre ce qu’elle recherche comme partenaire mais aussi à faire un travail sur soi pour cibler ses atouts, son potentiel. Il est intéressant également de comprendre et de révéler au fil des séances ce que la chacun souhaite réellement vivre. Parfois le choix du partenaire ou le type de relation ne matche pas avec nos attentes réelles. Il est toutefois important de noter que si le coach peut travailler avec une personne sur sa personnalité afin de la définir ou l’affirmer, il ne peut pas intervenir sur l’identité car cela relève, si nécéssaire, d’un travail thérapeutique avec l’aide d’un psychologue ou psychiatre.

Enfin, et cela est un point clé particulièrement pour les personnes issues des minorités, un travail autour des croyances limitantes et des peurs est indispensable pour casser les idées reçues. Par exemple, lorsque Malo s’inquiète que « personne ne tombe amoureux de [lui] », il s’agit bien d’une croyance limitante qu’il faudra venir « ramollir » et remplacer par une croyance « ressource ». Tout le monde mérite et peut vivre l’amour. Même si certains chemins sont plus sinueux que d’autres, personne n’est véritablement inapte à aimer et être aimé. Le coach peut être d’une aide précieuse pour se libérer des boucles coincées et gagner en confiance en soi car Ten Past Eleven est convaincu du pouvoir réparateur de l’amour. Il suffit d’une seule rencontre pour faire rayonner et accepter son vrai soi.  

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